Maserati nous présente la première version hybride de sa gamme, dans un souci de réduire les émissions de gaz à effet de serre évidemment, mais aussi sous la pression des normes et des pénalités qui en découlent.
Certaines inquiétudes peuvent alors poindre, en sachant que ce nouveau 4 cylindres hybride remplace le V6 diesel, qui faute de noblesse sur le papier a tout de même parfaitement rempli sa fonction et permis à la marque de faire bondir ses ventes.
Mais attention, cette Ghibli n’est qu’une micro-hybride. C’est donc un moteur Alfa 4 cylindres turbo qui se cache sous le joli capot de la Ghibli Hybrid. Un petit alterno-démarreur, un turbo électrique et une toute petite batterie de 48 V lui ont été greffés pour parvenir à une puissance de 330 ch et un couple de 450 Nm. Un joli score évidemment, et des valeurs très proches finalement du V6 diesel.
Le tarif hors option est de CHF 96’500.-, notre véhicule d’essai culmine à CHF 123’379.-, doté notamment du Pack Sport (CHF 8’353) du Pack Assistant Conducteur Plus (CHF 4’611), de la finition intérieure Piano Black (CHF 3’509), et d’une magnifique combinaison Nero Ribelle extérieure (CHF 1’815) et cuir pleine fleur Nero/Cuoio, ciel Grigio intérieur (CHF 4’719).
Extérieur et design de la Maserati Ghibli Hybrid
Avant toute chose, mettons-nous d’accord tout de suite : les productions de la marque italienne en imposent sur la route et cette nouvelle Ghibli hybride ne fait pas exception. Car nous l’avons remarqué durant notre essai, nombreuses sont les têtes à s’être tournées sur notre passage. Bien sûr, le logo y fait beaucoup, mais la berline dégage une telle prestance qu’il est tout bonnement impossible d’y rester insensible. Effectivement, cela demeure tout à fait subjectif, mais on ne peut qu’avouer que Maserati a fait du très bon travail, notamment sur la face avant, comme taillée à la serpe. On apprécie en effet ses optiques acérées et sa calandre très anguleuse, au centre de laquelle trône bien sûr le fameux trident. Les larges prises d’air ainsi que le capot plongeant confèrent quant à eux une certaine sportivité à l’auto, tandis que le bouclier a quant à lui profité d’un très léger coup de crayon avec le restylage. Rien de bien dépaysant pour autant, alors qu’à l’arrière, les évolutions se concentrent autour des feux, plus allongés.
Seul le profil paraît quelque peu déséquilibré, la faute à un porte-à-faux arrière trop court par rapport à l’avant. Rien de trop grave pour autant, puisque cette Maserati Ghibli reste toujours très agréable à admirer. L’honneur est sauf ! Il faut dire que l’auto en impose aussi par son gabarit, plutôt généreux, avec une longueur affichée à 4,97 mètres pour une largeur de 1,94 mètre.
Comme beaucoup de modèles électrifiés, cette Maserati Ghibli veut, elle aussi, montrer qu’elle est une amie de la nature, sans pour autant trop en faire. Seuls quelques discrets détails bleus trahissent donc la motorisation mild-hybride de la berline, que ce soit au niveau des étriers de freins, mais également sur les ouïes latérales. Et c’est à peu près tout. C’est discret, mais y a-t-il vraiment besoin de trop en faire ? C’est sans doute aussi pour cela que la marque a choisi des couleurs très sobres dans son configurateur, privilégiant alors le noir, le blanc et le gris.
Poste de conduite et habitabilité
Désormais, il est temps de prendre place à bord de la grande berline haut de gamme, qui a également profité de quelques évolutions à l’intérieur, restylage oblige. Bien sûr, il ne faudra pas s’attendre à des changements radicaux, mais plutôt à de petites retouches. Pas étonnant donc que la présentation générale ne change pas vraiment, bien que quelques améliorations restent cependant à noter.
Parmi elles, l’arrivée d’un tout nouvel écran tactile un peu plus grand, qui passe alors de 8,4 à 10,1 pouces. Nous retrouvons le système d’exploitation Android Automotive déjà testé précédemment dans la Renault Megane E-tech et la Maserati MC20. Celui-ci est plus moderne et offre une meilleure lecture des informations, ainsi qu’une plus grande praticité dans son ensemble. Cette solution permet à des marques plus petites d’obtenir un niveau excellent dans le domaine. La sous-traitance a du bon, en particulier pour Maserati qui souffrait auparavant de systèmes vraiment décevants par rapport à la concurrence.
On regrettera en revanche l’absence de combiné d’instrumentation numérique, très décevante pour une voiture aux ambitions aussi haut de gamme. Il faudra ainsi se contenter de deux compteurs analogiques ainsi que d’un petit écran central très classique dans cette berline qui ne révolutionne donc pas le marché en termes de technologie.
Au final, l’intérieur donne toujours une sensation très chic et luxueuse, et bien que certains détails ne soient pas au niveau de la concurrence la sensation originale et privilégiée.
Sur la route
Les sensations du bloc moteur tout d’abord nous ont laissé un sentiment mitigé. L’hybridation est réussie, et la sensation est bien celle d’un moteur de capacité supérieure, avec un couple disponible à bas régime et un lag turbo presque inexistant grâce au compresseur électrique. Le bémol vient de la noblesse dégagée, car tant au niveau sonore que dans la montée des tours ce nouveau propulseur s’avère relativement insipide.
L’amortissement piloté est de son côté très performant, permettant alors à la berline d’assurer un grand confort pour ses passagers. Un vrai atout, de même que la boîte automatique ZF à huit rapports, qui sera quant à elle plus à l’aise en conduite coulée. Le progrès de mise au point de l’amortissement est réel par rapport aux premières Ghibli qui étaient décevantes. Si son gabarit n’aide pas forcément à la maniabilité, on appréciera en revanche la direction très souple et informative.
En revanche, le système micro-hybride n’a quant à lui pas d’impact sur la conduite et ne semble pas non plus en avoir sur la consommation, alors annoncée à 8,1 litres en cycle mixte. Nous avons mesuré 11.2L/100km une valeur plutôt médiocre, le V6 diesel ou une essence hybride concurrent fera mieux.
Trêve de considérations pragmatique, profitons également de l’attrait sportif de ce modèle et enclenchons le mode Sport. Pour rappel, celui-ci agit sur la fermeté de la direction, sur la suspension pilotée, ainsi que sur la réponse de la boîte ainsi que de l’accélérateur. Sans forcément créer un changement radical, cette configuration permet à la voiture de gagner en dynamisme et en agilité, à l’aide de son amortissement un peu plus ferme, sans être inconfortable pour autant. Globalement, la berline se comporte plutôt bien en conduite sportive, grâce notamment au différentiel auto bloquant mécanique, qui rattrape également les petits excès de confiance du conducteur, notamment dans les courbes. Nous avons également désactivé les aides, et on retrouve alors une vraie propulsion qui aime jouer de son train arrière. On pourrait néanmoins critiquer la prise de roulis légèrement trop importante à notre goût, à cause du tarage très souple des suspensions, même en mode sport
Bilan
Avant tout, il convient de garder en tête que cette Maserati Ghibli hybride n’est en aucun cas une sportive pure et dure, mais bien une GT plutôt destinée à tailler la route. Il est donc important de la considérer comme telle, et c’est surtout sur autoroute qu’elle sera le plus à son aise, ainsi que lors des trajets du quotidien, malgré son grand gabarit.
Le choix d’hybridation ne nous a que moyennement convaincu, reste une très belle voiture, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Les acquéreurs potentiels craqueront plus par passion que par raison, et c’est exactement ce que recherche Maserati avec l’ensemble de leur gamme. Un choix du cœur pour un véhicule qui restera une référence esthétique, et une satisfaction visuelle quotidienne pour qui en possède une !
Prix et principales option
Maserati Ghibli GT Hybrid | CHF 96’500 | € 87’500 |
couleur extérieure métallisée | CHF 1’815 / 3’630 | € 1’320 / 3’480 |
Couleur extérieure Fuoriserie | CHF 7’701 – 17’771 | € 7’800- 18’000 |
Jantes 21″ | CHF 4’840 | € 5’940 |
Pack Sport | CHF 8’112 | € 8’040 |
Pack intérieur carbone | CHF 5’808 | € 6’060 |
Pack assistant conducteur Plus | CHF 4’611 | € 4’980 |
Intérieur cuir pleine fleur | CHF 4’719 | € 4’200 |
Intérieur cuir étendu | CHF 1’694 | € 1’440 |
Intérieur cuir naturel Piano Fiore | CHF 7’469 | € 6’840 |
Toit ouvrant électrique | CHF 2’057 | € 1’740 |
Spécifications
Moteur | 4 cylindre turbo + e-booster 1’995 cm3 |
Puissance | 330ch à 5’750 tr/mn |
Couple | 450 Nm de 2’250 à 4’500 tr/mn |
Boite à vitesse | Automatique 8 rapports |
Transmission | Roues arrière |
Vitesse max | 255 km/h |
0-100 km/h (boite mécanique) | 5.7 s |
Consommation WLTP | 8.1 – 9.4 l/100km |
Emissions CO2 | 183 – 213 g/km |
Capacité du réservoir | 80 l |
Poids DIN | 1’950 kg |
Longueur | 4’971 mm |
Largeur | 1’945 mm |
Hauteur | 1’461 mm |
Empattement | 2’998 mm |
Capacité du coffre | 500 l |
Pneus avant | 235/50/18 |
Pneus arrière | 235/50/18 |